AVANT GARDE

PETITE BALADE HISTORIQUE
PRCF

Celle-ci va moderniser et industrialiser le pays sans se soucier du sort des ouvriers et de leur famille. Victimes de cette exploitation à grande échelle, une partie du peuple, exaspéré, va parfois rencontrer et agir avec les militants radicaux et les républicains. Ces luttes, même si elles achoppent sur la question sociale, participent à la construction d’une mémoire ouvrière, à l’écriture de la geste républicaine. Les « Trois Glorieuses » de juillet 1830 semblent avoir été un coup pour rien car elles permettent à un roi de succéder à un autre, toutefois elles obligent celui-ci à s’inscrire dans le cadre national. La Révolution de 1848 accouche de la Deuxième République et annonce le Printemps des peuples… Tout au long du XIXe siècle et surtout sous le Second Empire, malgré la répression, le mouvement ouvrier s’organise : des sociétés de secours mutuels, des bourses du travail, des syndicats, etc. sont créés.

 La Commune de Paris est une insurrection patriotique et sociale du peuple de la capitale entre mars et mai 1871 (6) (7) (8). Cette révolte, née du rejet du gouvernement de « démission nationale », permet pour la première fois l’élection d’un gouvernement ouvrier. Les communards, partis « à l’assaut du ciel », prennent des mesures progressistes (séparation de l’Eglise et de l’Etat, amélioration des conditions de travail, promotion de la femme, etc.) mais ils se heurtent à l’indifférence du monde rural et aux armées versaillaises qui écrasent la Commune avec la complicité des Prussiens. Si la répression sanglante affaiblit le mouvement ouvrier elle ne peut empêcher les idées de la Commune de se répandre dans le peuple.

 Le monde du travail, petit à petit, construit ses organisations propres. Ainsi la Confédération générale du travail est fondée en 1895. En 1905, les socialistes se réunissent dans la SFIO, les marxistes(9) rejoignent cette formation. Sur le plan des idées, la bourgeoisie récupère certains principes énoncés par les républicains les plus radicaux et les révolutionnaires (laïcité et gratuité de l’enseignement, séparation de l’Eglise et de l’Etat, etc.), en grande partie en fonction des rapports de force en son sein et pour tenir compte de l’évolution du mode de production.

 L’affrontement entre impérialismes aboutit à la Première Guerre mondiale ou plutôt européenne. L’Europe sort du conflit durablement affaiblie de ce carnage industriel. C’est en réaction à cette hécatombe et en soutien à la jeune révolution bolchévique de 1917 que les éléments les plus conscients de la SFIO fondent lors du Congrès de Tours en 1920 (10), un parti de type nouveau, le parti communiste (9), qui adhère à la IIIe Internationale.

Le jeune parti, malgré sa faiblesse relative, prend des positions courageuses contre le colonialisme (ex. : guerre du Rif) ou pour le respect de l’Allemagne (ex. refus de l’occupation de la Ruhr) et marque des points dans l’opinion et participe à la « conscientisation » des travailleurs.

En dépit de quelques errements gauchistes, c’est sur cette estime que s’appuie la direction thorézienne (11) pour réconcilier le monde du travail et la Nation, pour marier le drapeau rouge et le drapeau tricolore. Alors que la crise capitaliste facilite l’installation du fascisme en Italie puis en Allemagne et l’écrasement de la République espagnole, en France, la stratégie du PCF permet la victoire du Front populaire en 1936. Le PCF soutient le gouvernement de gauche sans participer. Les ouvriers se mettent en grève, occupent les entreprises et obligent le nouveau pouvoir à prendre de nombreuses mesures progressistes. Les accords de Matignon comprennent, entre autres, des augmentations de salaire, le droit syndical dans l'entreprise, les conventions collectives, les congés payés.

Dès la fin de l’année 1936, le gouvernement se heurte au « mur de l’Argent » : la bourgeoisie reprend la main. Les capitalistes, ulcérés par les « privilèges » accordés à la « canaille » sont partisans d’une politique sociale réactionnaire et de répression des communistes en particulier et plus généralement de la mise à l’index des partisans la « gueuse » (la République).